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Voulez-vous danser avec moi?

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Nous ne dansons plus ensemble depuis plusieurs mois. Le cœur n’y est plus. La fatigue est plus forte que l’envie. Les corps se mobilisent moins facilement. L’envie peut être là, mais le rituel à mettre en place est devenu trop fastidieux. Il est plus simple de danser plus vite et intensément, mais seul, chacun de notre côté. Au point de ne même plus en parler. Pourtant nous savons que l’autre danse toujours.

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La première fois où nous avons dansé ensemble était assez commune. Nous avions le même rythme et c’était suffisant. Nous dansions avec beaucoup d’autres partenaires donc notre première fois souffrait sûrement de la comparaison. Ce n’était pas vraiment un partage d’émotions mais un échange de bons procédés. Nous aimions ça, nous maitrisions la technique et connaissions nos talents. Jusqu’à ce que nos regards en demandent davantage.

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Nous étions devenus des partenaires exclusifs. La passion s’est installée d’un coup. Quelques regards lors d’un de nos entrainements nous ont permis de comprendre que nous faisions plus que danser. Il y avait un challenge, de la nouveauté, une performance inédite et une forme de défiance. Nous découvrions de la nouveauté dans quelques choses qui nous semblait déjà usé et maitrisé avec les autres partenaires. Mais comme tout exercice physique, de nouvelles habitudes se sont prises. Il n’y a rien de plus fatal à la découverte d’une nouveauté qu’une nouvelle habitude.

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Les chorégraphies sont devenues plus égoïstes. Nous avions toujours besoin de l’autre pour pratiquer, mais notre attention était revenue sur nous-mêmes, sur notre satisfaction personnelle. Tant que nous y prenions toujours du plaisir, la méthode importait peu, mais dans des élans de conscience de l’autre, nous réalisions que nous ne dansions plus de la même façon, nos intentions ne s’entendaient plus. Alors nous avons ralenti le rythme, avant de l’arrêter tout à fait.

Photos: Monsieur Gac

Texte: Anthony Navale

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